La faune du parc naturel régional Normandie-Maine: entre bocages et forêts
Prendre soin des cours d’eau.
Grâce à la mise en place d’un observatoire en ligne, Biodiv' Normandie-Maine, plus de 9.000 espèces ont été répertoriées par les naturalistes.
Dans les forêts de feuillus et prairies : le grand murin, à l’aise dans les greniers
C’est l’une des plus grandes espèces de chauves-souris d'Europe.
Ses ailes peuvent atteindre 60 cm d’envergure ! Essentiellement forestière, elle est considérée comme peu commune sur le territoire du parc car ses habitats de prédilection, la forêt et les vergers à haute tige, se raréfient. Sept colonies de reproduction ont été identifiées dans le parc.
À la saison des amours, elles forment des “essaims” dans les combles des bâtiments ou les greniers.
La préservation de ces gîtes est donc indispensable au maintien de l’espèce.
Dans les landes : le busard Saint-Martin, un oiseau en danger
Ce rapace migrateur aime par-dessus tout chasser des mulots dans les vastes espaces ouverts.
Signe particulier : un dimorphisme sexuel très marqué. Autrement dit, Monsieur arbore un plumage gris-bleu sur le dos, les ailes, la tête, et son ventre est d'un blanc pur. Tandis que Madame, qui le dépasse en envergure d’environ 20 cm, possède un plumage brun foncé sur le dos et les ailes, et beige tacheté de brun sur le ventre et la tête. Le busard Saint-Martin passe l'été en France pour se reproduire, puis migre vers l'Afrique durant l'hiver.
Sa population a diminué durant les dernières décennies en raison de l’agriculture intensive et du recul des terres arables au profit des constructions.
Dans les vergers et bocages : Le pique-prune contre l’autoroute
De la famille des cétoines, ce gros scarabée brun à reflets métalliques s’observe l’été en milieu arboré car il se nourrit de bois mort…
Malheureusement, on le voit de moins en moins ! Fait notable : sa présence sur le tracé de l’A28 Alençon-Le Mans avait entraîné la suspension de la construction de l’autoroute, entre 1996 et 2002.
Au bord des ruisseaux : la salamandre tachetée, jolie mais toxique
Bien que nocturne, difficile de louper cet amphibien bigarré durant la journée.
On peut l’observer de janvier à septembre.
Elle est également nommée salamandre terrestre, salamandre commune ou salamandre de feu.
Le reste de l’année, la salamandre tachetée se fait discrète : elle hiberne sous terre, dans des cavités. Ses couleurs étonnantes, noir et jaune vif, avertissent les éventuels prédateurs de son caractère toxique.
Protégée dans la plupart des pays d'Europe depuis son inscription à l'annexe III de la Convention de Berne, l’espèce est en régression constante depuis au moins un siècle. En cause, le recul des zones humides, la contamination de son environnement par les pesticides et la fragmentation de son habitat, en particulier par le réseau routier.
Dans les rivières : la mulette perlière renseigne sur la qualité de l’eau
Ce mollusque vit dans les rivières fraîches et bien oxygénées.
Sa durée de vie peut atteindre 80 ans ! Près d’une mulette sur mille présente une perle, créée à partir d’un grain de sable qui se recouvre de nacre. Autre particularité : c’est une espèce “sentinelle”, sa présence prouve la bonne qualité de l’eau.
Aujourd’hui, on ne la trouve plus que dans une seule rivière, le Sarthon, malgré les 3.000 km de cours d’eau que compte le parc… ce qui en dit long sur la baisse de qualité de son habitat.
Quelles sont les espèces emblématiques du parc ?
La chouette chevêche, menacée par la raréfaction des haies et des vergers à haute tige, ou l’écrevisse à pieds blancs, fragilisée par la présence invasive de l’écrevisse de Louisiane, la baisse de la qualité de l’eau et la destruction des rivières.
Comment faire comprendre l’importance de les préserver ?
Il est plus simple de sensibiliser le public au sort des mammifères que des insectes ou des mollusques et pourtant, la mulette perlière passe sa vie à épurer l’eau, rôle écologique évident, mais il est nécessaire de sensibiliser les riverains, pêcheurs et agriculteurs à ce sujet pour les inciter à les préserver.