AURORE BOREALE ET OURAGAN SPATIAL
Aurore boréale : un orage géomagnétique lié aux aurores polaires.
Une aurore boréale est un orage géomagnétique qui se produit au-dessus de l’ionosphère polaire de la Terre.
Ce phénomène est provoqué par l’interaction entre les vents solaires et le champ magnétique terrestre.
Les vents solaires sont des flux d’ions et d’électrons expulsés de l’atmosphère du Soleil à plus de 2 000 kilomètres par seconde.
Lorsque ces flux rencontrent la magnétosphère de la Terre, une partie des particules chargées est captée par les lignes du champ magnétique. Ces particules restent piégées au niveau du pôle terrestre, excitant les atomes d’oxygène de l’ionosphère (haute atmosphère, située entre 60 et 1 000 kilomètres d’altitude).
Les atomes se débarrassent de ce trop-plein d’énergie en émettant un photon.
Ce phénomène lumineux est connu sous le nom "aurore boréale" dans l’hémisphère nord.
Les aurores polaires se produisent lors d’éruptions solaires importantes. Lorsque les vents solaires sont très rapides, ils ne changent pas de trajectoire. En revanche, une activité solaire et géomagnétique calme permet aux vents solaires de tourner avec le champ magnétique terrestre, formant un ouragan solaire.
En entrant dans la magnétosphère, les vents solaires se mettent à tourner, formant un vortex de plusieurs dizaines de milliers de kilomètres d’altitude.
La partie du vortex se trouvant dans l’ionosphère prend la forme d’une spirale à plusieurs bras tournant dans le sens inverse des aiguilles d’une montre.
L’ouragan est centré sur le pôle magnétique de la Terre, avec un œil en son centre, comme dans le cas d’un cyclone tropical. Dans cet œil, des aurores polaires se forment, mais remontent vers l’espace : les électrons "pleuvent", puis repartent par l’œil de l’ouragan.
Mais l'ouragan spatial, qu'est-ce c'est ?
2021 : découverte du premier ouragan spatial
En 2014, des chercheurs de l’université du Shandong, en Chine, détectent de grandes quantités de plasma entrant dans la magnétosphère.
En plus de durer 8 heures, le phénomène se produit au-dessus du pôle Nord, ce qui les porte à croire qu’il ne s’agit pas de simples aurores polaires.
En effet, celles-ci, visibles dans la zone arctique, ne durent généralement que quelques minutes.
Ce n’est qu’en 2021 que les chercheurs, après avoir collecté de nombreuses données, rendent leur verdict : ce qu’ils ont observé était un ouragan spatial.
D’un diamètre de 1 000 kilomètres, l’ouragan était situé entre 110 et 860 kilomètres d’altitude, et tournait dans le sens antihoraire à la vitesse de 2 kilomètres par seconde.
Malgré sa taille et sa puissance phénoménales, l’ouragan spatial de 2014 n’était pas visible à l’œil nu.
L’ouragan a en effet eu lieu pendant l’été boréal, c’est-à-dire durant la période où le pôle Nord est exposé à la lumière du Soleil. Aucun cliché n’a pu être pris, faute de nuit.
Les scientifiques ont néanmoins pu observer le phénomène à travers des relevés. Comme les aurores boréales, l’ouragan spatial bloque les fréquences radio passant à travers la haute atmosphère.
En plus d’affecter le fonctionnement des appareils de télécommunication, un ouragan est donc susceptible de réchauffer l’atmosphère, ce qui perturberait l’orbite des satellites.
Il est probable que l’ouragan spatial observé en 2014 ne soit ni le premier ni le dernier. Les scientifiques estiment que ce phénomène peut aussi se produire sur d’autres planètes dotées d’un champ magnétique.