DEFORESTATION EN AMERIQUE DU SUD : IL ETAIT TEMPS !
Huit pays amazoniens ont ENFIN signé ce mardi une déclaration commune mentionnant la création d'une alliance pour combattre la déforestation et éviter d'atteindre "le point de non retour".
Ce qu'il fait savoir est que la forêt amazonienne représentait 1/3 du poumon de la planète. Cette "voie" fait 3.000 km de long mais son extension amène aujourd'hui sa largeur à 45 kilomètres.
Il s'agit des huit pays membres de l'Organisation du traité de coopération amazonienne (OTCA), créée en 1995 dans le but de préserver cette vaste région qui abrite environ 10% de la biodiversité mondiale.
L'alliance "a pour but de promouvoir la coopération régionale dans le combat contre la déforestation, pour éviter que l'Amazonie n'atteigne le point de non retour".
Si ce point de non-retour était atteint, l'Amazonie émettrait plus de carbone qu'elle n'en absorberait, ce qui aggraverait le réchauffement de la planète.
Au-delà des discours
Le sommet s'est ouvert le jour où le service européen Copernicus confirmait que le mois de juillet a été le plus chaud jamais enregistré sur terre.
"Il n'a jamais été aussi urgent de reprendre et d'étendre notre coopération", a déclaré le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva dans son discours d'ouverture, évoquant un "nouveau rêve amazonien".
Son homologue colombien Gustavo Petro a pour sa part appelé à ce que les discours se traduisent en actes concrets au plus vite.
"Si nous sommes au bord de l'extinction, si c'est lors de cette décennie qu'il faut prendre des décisions, que sommes-nous en train de faire, à part des discours ?".
De retour au pouvoir en janvier, Lula s'est engagé à mettre un terme d'ici 2030 à la déforestation, qui a fortement augmenté sous le mandat de son prédécesseur d'extrême droite Jair Bolsonaro.
Les terres déboisées sont souvent transformées en pâturage pour le bétail, mais la destruction est également causée par des orpailleurs et des trafiquants de bois.
Divergences sur le pétrole
Mais le président colombien Gustavo Petro a affirmé que la "déforestation zéro" serait "insuffisante".
"La science nous a montré que même si on recouvre le monde entier d'arbres, ça ne suffira pas à absorber les émissions de CO2 (...). Il faut abandonner les énergies fossiles", a-t-il insisté.
Selon lui, cette responsabilité est avant tout "des pays du nord", tandis que "nous (les pays amazoniens) devons protéger l'éponge", comme il décrit la forêt tropicale.
Mais cette transition énergétique est un sujet plus sensible pour d'importants producteurs d'hydrocarbures de la région amazonienne, comme le Venezuela ou le Brésil.
Cette question a également été abordée le week-end dernier, lors d'une rencontre de représentants de la société civile à Belem intitulée "Dialogues Amazoniens", avec des manifestations réclamant une "Amazonie libre de pétrole".
Ces mots d'ordre sont réapparus mardi, lors d'un cortège qui a rassemblé environ 1500 personnes dans les rues de Belem, dont des militants indigènes, qui brandissaient des banderoles avec des messages comme "Nous sommes ici depuis toujours".
"Si l'on ne met pas fin à la déforestation, nous devront faire face à des problèmes bien plus graves", a confié lundi à l'AFP le chef indigène emblématique Raoni Metuktire.
Les pays sud-américains d'Amazonie ont décidé mardi de créer une alliance pour combattre la déforestation, dans une déclaration commune publiée lors d'un sommet organisé dans la ville brésilienne de Belém (nord).
Cette alliance "a pour but de promouvoir la coopération régionale dans le combat contre la déforestation, pour éviter que l'Amazonie n'atteigne le point de non retour", peut-on lire dans cette déclaration signée par le Brésil, la Bolivie, la Colombie, l'Équateur, le Guyana, le Pérou, le Suriname et le Venezuela.