LA VIE SECRETE D'UNE RUCHE.
Faux bourdons
Ce sont les mâles de la colonie, dont l’unique rôle est la fécondation des jeunes reines.
Ils bénéficient de privilèges, mais d’un sort cruel.
Chaque colonie élève 2 000 à 4 000 faux bourdons. Dépourvus du dard, incapables de butiner car leur langue est trop courte, ce sont des athlètes taillés pour la reproduction : leurs yeux énormes comptent 10 000 facettes (5 500 pour les ouvrières) et leurs puissants muscles alaires leur permettent d’effectuer des vols à longue distance.
Car l’accouplement se déroule en plein ciel, loin de la colonie mère pour privilégier la diversité génétique.
En fait, la jeune reine vierge monte le plus vite possible dans le ciel et c'est le faux-bourdon le plus rapide, donc le plus musclé, qui la rattrape et la féconde.
C'est l'exemple type de la sélection par la fécondation.
La danse des abeilles.
Ce langage codé est unique dans le monde animal.
Il permet aux butineuses averties d’indiquer le chemin des fleurs aux novices.
Lorsqu’une éclaireuse trouve une riche source de nectar, elle doit recruter des butineuses pour l’aider à exploiter sa découverte.
De retour à la ruche, elle se dirige vers une petite surface proche de l’entrée, d’environ 10 cm2, et se prépare à danser dans l’obscurité et le va-et-vient de milliers d’abeilles.
Les griffes de ses six pattes fermement agrippées au rebord des cellules, elle commence à frétiller de l’abdomen, lançant un signal vibratoire que perçoivent sous les coussinets de leurs propres pattes les butineuses qui se trouvent sur le même rayon.
Elles se dirigent aussitôt vers la danseuse.
Prouesses cognitives.
Dotées d’un cerveau minuscule, les abeilles sont pourtant capables de comprendre et de mémoriser des concepts abstraits !
Leur cerveau a la taille d’une tête d’épingle, il comporte 960 000 neurones, contre 100 milliards chez l’être humain.
Les abeilles sont pourtant capables de prouesses cognitives que l’on pensait, jusque dans les années 2000, réservées aux seuls mammifères supérieurs (humains, singes, dauphins…).
Seul Maeterlink dans sa fantastique trilogie, dont je me suis régalé dans ma jeunesse et dont je me régale encore, avait compris que ces animaux, vivant en colonie, avaient forcément des moyens de communication qui échappaient aux humains.
Mais à vous tous qui lisez ces articles sans grande attention, dites-vous bien que le pire est devant vous !
En effet, si l'abeille domestique a, en ce moment, un ennemi redoutable qui se nomme "Frelon asiatique", cet envahisseur est déjà dans nos jardins, importé en France et en Europe par erreur.
Croyez-moi, vous n'avez pas fini d'en entendre parler !