SOMMES-NOUS CONDAMNES PAR LA MORT MASSIVE DES ABEILLES ?
les abeilles disparaissent par millions en France et dans le reste de l'Europe, aux États-Unis, en Asie et en Égypte au point qu'un nom a été donné à ce phénomène: le syndrome d’effondrement.
Si cette disparition inquiète, c’est que ces insectes jouent un rôle essentiel en contribuant à la survie des espèces végétales depuis la nuit des temps.
Elles pollinisent 40% des plantes cultivées.
SOURCE INRA:
84% des espèces cultivées en Europe dépendent des pollinisateurs, dont 9 sur 10 sont des abeilles domestiques ou sauvages.
Le phénomène est d'une telle ampleur que les abeilles sont devenues le symbole de la lutte pour une biodiversité préservée,
Mais quelles sont les causes de cette mortalité ?
On avance plusieurs hypothèses sur cette disparition massive:
- Les virus, parasites et champignons qui se seraient propagés dans les essaims, provoquant l’hécatombe chez les abeilles du monde entier.
- Le frelon asiatique, insecte envahisseur considéré comme un véritable prédateur de nos abeilles.
- Les OGM pourraient intoxiquer les abeilles.
- La perte de diversité génétique conduirait à l’affaiblissement de l’espèce.
- Une mouche parasite pondant dans l’abdomen des abeilles et les faisant mourir.
-L’utilisation de produits chimiques, la pollution et les champs électromagnétiques pouvant affaiblir l’abeille, la désorienter ou modifier son métabolisme.
Les pesticides et insecticides sont incriminés, soupçonnés de désorienter et d'affaiblir les insectes.
L'INRA est parvenue à identifier un insecticide comme étant à l’origine de la disparition de certaines abeilles.
Il s'agit d'un produit de la famille des néonicotinoïdes.
Les néonicotinoïdes sont une classe d'insecticides agissant sur le système nerveux central des insectes avec une toxicité inférieure chez les mammifères. Les néonicotinoïdes sont parmi les insecticides les plus utilisés à travers le monde.
Plusieurs études scientifiques ont souligné l'impact négatif de cette famille sur les abeilles et bourdons en laboratoire et lors de tests en conditions contrôlées ; et de nombreux apiculteurs mettent en cause ces molécules pour expliquer le syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles. Au-delà des seuls butineurs, les néonicotinoïdes sont soupçonnés de nuire à l'ensemble des êtres vivants vertébrés ou invertébrés, comme le montre une étude publiée en juin 2014.
Pour parvenir à établir la nocivité de l’insecticide, les chercheurs ont divisé le groupe d’abeilles en 2 puis les ont relâchées à un kilomètre de la ruche.
Le premier groupe a reçu une solution sucrée contenant l’insecticide.
Le retour à la ruche par les abeilles exposées à l’insecticide était bien moins élevé, les insectes ne retrouvant pas le chemin du retour.
L’insecticide aurait ainsi perturbé l’orientation des abeilles, les rendant incapables de retrouver la ruche et les condamnant à mort par la même occasion.
Le deuxième groupe a reçu une solution sucrée sans insecticide.
Le taux de retour était normal.
Le phénomène prend la forme de ruches subitement vidées de presque toutes leurs abeilles, généralement à la sortie de l'hiver, plus rarement en pleine saison de butinage.
Aux États-Unis, près de 25 % du cheptel a disparu au cours de l'hiver 2006-2007.
De nombreux pays européens sont touchés depuis le début des années 2000.
Les pertes peuvent atteindre, localement, jusqu'à 90 % des colonies.
Les taux de mortalité hivernale des ruches d'abeilles domestiques, mesurés depuis l'apparition du phénomène sont quasi systématiquement supérieurs aux taux d'environ 10 %, observés auparavant.
En Europe, des apiculteurs ont désigné les pesticides systémiques comme les principaux responsables du phénomène dès 1995.
A partir de 1999, l'interdiction en France et en Europe de certains pesticides incriminés n'a pas eu d'effets mesurables sur le terrain, les mortalités demeurant inchangées.
La thèse d'un phénomène multifactoriel fait maintenant l'objet d'un consensus.
Mais, en attendant, nos abeilles continuent à disparaitre !